Dialectique ... électorale: future mode à Alfortville ?

Les élections municipales auront lieu dans 6 mois, en mars 2014, à Alfortville comme dans toutes les communes de France.

Les candidats en lice n'ont qu'un objectif: arriver en tête. Alors ils se creusent d'ores et déjà les méninges pour écrire le programme qu'ils proposeront aux Alfortvillais. L'art littéraire de ce genre d'exercice étant de trouver l'argument qui fera mouche et surtout le slogan qui permettra de faire la différence et d'accèder à la Mairie. Bien sûr, comme en vêtements, en musique, en décoration, dans ce domaine également, il y a des phénomènes de mode ! Préparez vos dictionnaires pour lire les tracts !

Dans les années soixante dix, on parlait d'environnement. Ce terme était mis à toutes les sauces.

Aujourd'hui, on fait dans l'emphatique, le magnifique, pour donner du lustre au discours. Ainsi, on rajoute des terminaisons en "ique" ou "ment" pour donner au mot de la résonnance, de la profondeur. On ne parle plus de  "problème"  ce qui est plat, mais de... "problèmatique". Problèmatique résonne plus profond. Il en est de même pour le mot "question" qui devient "questionnement".

En mars 2014, les candidats ne se poseront donc plus de "petites questions étriquées" mais exposeront "la nature du questionnement". Il est évident que leurs programmes seront alors plus vastes, plus impliquant pour l'auditoire... Ils pourront évidemment combiner les termes en vogue. Ainsi aborderont-ils "le questionnement posé par cette problématique..." ou "la problématique qui soulève un questionnement...". Ça fonctionne dans les deux sens: il faut simplement y rajouter quelques accessoires!

L'emploi du mot "citoyen" ou "citoyenne" est aujourd'hui employé dans le sens de la cité, et non plus dans un sens revanchard et belliqueux. Il introduit désormais une notion d'harmonie, de "vivre ensemble", de "gouvernance" raisonnée.

La "gouvernance", c'est gouverner, mais en mieux. Là encore il s'agit d'introduire une notion plus vaste, plus humaine, plus proche de l'intérêt général et plus respectueuse de l'environnement.

Lorsque l'on combine tous ces ingrédients, on peut arriver par exemple à: "cette problématique pose le questionnement d'une gouvernance citoyenne", ce qui, admettons-le, a plus d'allure que "avec ses idées, il nous conduit directement dans le mur, cet imbécile!".

Chaque époque a ses tics de langage. Aujourd'hui, il s'arrondit en surface, il devient plus lisse en apparence, moins violent, c'est probablement une problématique sociétale...

Tout l'art du "politiquement correct"!