Revue de Presse....

Une fois n'est pas coutume pour notre blog .... Mais voici un article écrit par la journaliste Agnès Vives du journal "Le Parisien". Ce papier sur ce tailleur que beaucoup d'Alfortvillais connaissent, vaut le détour !

"Tac, tac, tac. La machine à coudre tourne à plein régime. Avec trois bobines toujours de même couleur : bleu, blanc et rouge. Et les morceaux de tissu filent entre ses doigts. Ce couturier arménien de la rue Paul-Vaillant-Couturier à Alfortville a fabriqué depuis jeudi midi 200 drapeaux tricolores.

Ce vendredi, en début d’après-midi, le stock s’amenuisait à vue d’oeil.

« Je n’arrive pas à tenir la cadence. J’aurais dû commencer plus tôt, sourit Sarkis, 62 ans. Les gens ce matin, sont venus en prendre quatre, cinq à la fois. D’autres passent dans la rue et s’arrêtent. » Difficile ceci dit, de ne pas remarquer les nombreuses bannières qui ornent la devanture de sa retoucherie. « Vous en avez encore ? », ose cette dame. Je peux vous le réserver pour samedi prochain quand j’aurai les sous ? » Sarkis prend la commande. « Je ne gagne presque rien dessus. Je le vends 10€. Et puis, je mets entre parenthèse les ouvrages pour ma clientèle », poursuit-il. Ses clients, justement, en venant récupérer un pantalon ou une veste en profitent pour repartir avec l’étendard. Et quand les habitués poussent la porte et n’ont pas leur commande prête, ils sont plutôt compréhensifs dans l’ensemble. « Il fait du très bon travail, alors... », s’amuse cette cliente.

Traditionnellement, l’« Arménien du Liban », comme il se présente, installé en France depuis 35 ans, confectionnait des drapeaux lors de grands événements, pour une coupe du monde de football par exemple. « Quand j’ai entendu, il y a quelques jours qu’un hommage était prévu pour tout ce qui s’était passé, je me suis décidé. » En urgence, il est allé chercher son tissu à Créteil ce jeudi. D’ici dimanche, il devrait en fabriquer quelque 300 autres. « Il n’y a pas de marchand dans le secteur. Alors je fais pour les gens qui en veulent, ça leur fait tellement plaisir. Mais après dimanche, je pense que ça va se calmer.

Chez lui, le drapeau tricolore est en bonne place. « Nous, les Arméniens, on a été très bien accueillis par la France. C’est un symbole pour nous. Il faut respecter le drapeau français. » Agnès Vives, Le Parisien - samedi 28 novembre 2015 -