Billet d'humeur n° 12 d'Hérodote d' Alfortville
ALFORTVILLE CONFLUENCE reçoit, sur son e-mail, un nouveau billet d'humeur d'Hérodote, qui nous fait part des sentiments d'un Alfortvillais "de base" à la lecture d'un tract électoral. C'est avec plaisir que nous publions, avec son accord, ce billet, qu'il a complété des deux illustrations ci-dessous.
Mon billet d'humeur : la duplicité affichée !
Rouquet à l'Assemblée: plus laïc que moi, tu meurs !
Rouquet à la Mairie: plus bâtisseur de mosquée que moi, tu meurs !
Comme chaque dimanche matin, me voici sur le marché. Notre Député Maire fait distribuer son tract électoral: ce n'est plus un simple recto, mais une plaquette avec 8 fois plus de texte, ce qui se révèle instructif.
Première page: Monsieur Rouquet se vante de plus de 200 interventions à l'Assemblée au cours des 5 dernières années. Il en a posé des questions, cet homme... et, lui, il a eu ses réponses. Pas étonnant qu'il n'ait pas eu le temps de prendre connaissance des milliers de questions que les Alfortvillais lui ont posées dans le même temps et auxquelles il n'a jamais répondu.
Deuxième page: mes yeux s'arrêtent sur le mot laïcité (en gras dans le texte). Notre bâtisseur de mosquée municipale fait fort. Une recherche sur internet s'impose. La pêche est bonne. Monsieur Rouquet est, officiellement, un héraut de la laïcité.
Ainsi, en 2003, le 12 octobre, Monsieur Rouquet a fait l'intervention suivante lors d'une conférence parlementaire à Rome.
(vous pouvez cliquer sur les pages pour les agrandir)
Ainsi, en 2004, le 5 février, Monsieur Rouquet a fait une intervention à la tribune
de l'Assemblée, de laquelle je relève les morceaux suivants (les caractères gras sont personnels):
"Nous
socialistes, qui nous sommes toujours situés dans le camp des militants
de la laïcité..."
"la laicité est pour moi une valeur première de la
République..."
"la laïcité vise à construire un monde, où l'individu est
libre de croire ce qu'il veut, dans une sphère privée..."
"Tel est le
sens de la loi qu'avaient voulue nos prédécesseurs en 1905 et qui
impliquait de la part de l'Etat et de ses représentants une stricte
neutralité par rapport aux options spirituelles ou philosophiques..."
"N'avons-nous pas simplement oublié un peu vite que la laïcité n'est
jamais acquise mais reste un combat permanent ?"
"Dans cette société où
le communautarisme a profité des brêches de la loi de 1905, il faut,
pour reprendre les propos du grand maître du Grand Orient de France,
"reconquérir les territoires perdus de la République."
Et voilà que, en 2005, le 21 octobre, Monsieur Rouquet, se reniant totalement, fait voter à Alfortville par la "gauche plurielle" du conseil municipal la construction d'une mosquée aux frais du contribuable alfortvillais.
Et aujourd'hui, en 2006, Monsieur Rouquet ose nous reparler de laïcité, alors qu'il va inaugurer une mosquée municipale.
Comment accorder à un tel personnage, pratiquant ainsi le double langage, la moindre once de crédibilité ?
Certes, chaque Alfortvillais doit donner son suffrage au représentant de sa sensibilité politique.
Mais l'électeur doit aussi élire un homme de convictions qui mérite sa confiance, qui ne s'est pas disqualifié par des manoeuvres opportunistes et qui, se faisant, discrédite l'action politique. Quelles seront les belles idées, aujourd'hui proclamées dans un tract, qui seront reniées demain, quand un homme a déjà eu cette attitude dans le passé ?
En ne votant pas pour Monsieur Rouquet, cela ne changera pas grand
chose à la majorité parlementaire de demain, qui semble déjà connue.
Par contre, cela lancera un message clair aux hommes politiques, qui
doivent respecter leurs électeurs, en respectant les idées pour
lesquelles ils ont été élus. La duplicité doit être condamnée dans l'action publique comme ailleurs.