PLU d' Alfortville: concertation ou propagande électorale ?
Un 4 pages en papier glacé et quadrichromie vient d'être glissé dans les boîtes aux lettres des Alfortvillais, sous le titre: "Le point sur les concertations".
Ne vous attardez pas à sa lecture: vous n'y apprendrez rien sur l'avenir de la Commune. Aucune analyse, aucun chiffre, aucune prospective, aucun objectif de développement, aucun scénario, aucune prévision d'équipements, aucun engagement concret. Seulement un catalogue de banalités à l'eau de rose, baptisées "ambitions". Il n'est pas difficile de deviner que le rédacteur de ce document est celui du BMO: même langue de bois, même syntaxe, même vocabulaire.
D'ailleurs, le vocabulaire employé est significatif du message délivré: TOUT va très bien à Alfortville, mais demain cela ira encore mieux. Analysons le texte.
Ainsi, en page 2, il est écrit: "Globalement, les participants n'ont pas caché leur satisfaction" (sic). Globalement positif, les phrases staliniennes de Georges Marchais ont donc toujours cours dans notre ville. C'est curieux, en assistant aux réunions, ce n'est vraiment pas l'impression qui en ressortait...
En pages 2, 3 et 4, les fameuses "ambitions" sont déclinées avec une
série de verbes qui supposent que l'état actuel de la commune est
actuellement très satisfaisant et qu'il ne nécessite qu'un petit coup
de pouce
supplémentaire, "en rapprochant
davantage... en poursuivant... en diversifiant l'offre... en maintenant
l'effort... en continuant de promouvoir... en maintenant... en
réaffirmant... en préservant... en limitant... en améliorant... en
réaffirmant... en promouvant... en achevant... en développant... en confortant... en incitant... en optimisant...". Les mêmes verbes sont ainsi répétés à chaque page.
Seules quelques allusions aux remarques parfois musclées de certains Alfortvillais sont évoquées.
Ainsi, lors de la réunion "QUALITE DE SERVICES", dans les détails
négatifs, il y a la queue au bureau
principal de la Poste (Place Allende), ce qui n'a aucun rapport avec le PLU. Mais
voilà, c'est la faute... à la Poste qui ne respecte pas le ratio d'un
bureau pour 10 000 habitants: 2 bureaux pour 42 800
36 000 habitants à Alfortville (le maire s'énerve quand on lui parle
d'un autre chiffre et brandit l'extrait du Journal Officiel datant de
1999, c'est de la plus mauvaise foi et il faut le voir pour le
croire!). Oh, la vilaine Poste ! Alors qu'à Maisons-Alfort, le maire a obtenu 5 bureaux pour
55
000 habitants. Il y aurait donc un maire qui saurait obtenir des équipements
pour ses administrés et pas l'autre: ceci explique sans doute les derniers résultats
électoraux, une brillante réélection à
l'Assemblée dès le premier tour pour le Député-Maire de Maisons-Alfort et un ballotage pour celui d'Alfortville...
Autre détail négatif, la piscine, c'est la faute... au Préfet qui a, le maire ne sait vraiment pas pourquoi, décidé de fermer cet équipement. Oh, le vilain Préfet ! Mais rassurez-vous, "le chantier du futur centre aquatique s'amorce dans les meilleurs délais". Vous lisez bien: les meilleurs délais ont déjà soufflé une bougie depuis la fermeture de la piscine et le maire ne peut pas vous dire quand l'opération va... commencer. Est-ce vraiment étonnant quand on sait que le maire est incapable de faire effectuer la réparation d'un tuyau d'eau au cimetière: alors, pour un centre aquatique, n'allez pas poser de telles questions...
Un petit tour par la fréquence des RER (ce qui n'a rien à voir avec le PLU...), et hop, fin du compte-rendu de cette réunion.
Ainsi, lors de la réunion "QUALITE DE VIE", dans les détails négatifs, le manque de logements sociaux, c'est la faute... à l'Etat; la pression immobilière, c'est la faute... aux spéculateurs. Oh, le vilain gouvernement et les vilains promoteurs ! Petite information glanée au passage: comme le maire a attendu la quasi totalité de son mandat en essayant de bricoler son POS et d'éviter de faire un PLU (ce qui n'a pas marché), il se retrouve maintenant avec des projets "en phase contentieuse" (lire: il a un grand nombre de procès au ...). Ce qui signifie en clair que les impôts des Alfortvillais contribuent au profit de quelques cabinets d'avocats spécialisés.
Ainsi, lors de la réunion "QUALITE DE VILLE", dans les détails négatifs, le sationnement, c'est la faute... aux
Alfortvillais qui, c'est évident, préfèrent se garer n'importe où et
attraper des contraventions plutôt que de se garer dans leur parking.
Et la collecte des ordures et des encombrants, c'est toujours la faute...
aux mêmes, qui ne respectent pas les règles. Oh, les vilains administrés !
Mais "pour retrouver l'harmonie nécessaire", le maire va "tenter d'augmenter l'offre de parking". Tenter ? Comme on tente sa chance au loto ?
Enfin "un Alfortvillais satisfait" a demandé la création
d'une commission sur le sujet. En fait, le mécontentement exprimé lors de la réunion fut si grand que le
maire a imaginé cette commission "qui
aura pour vocation, dans un
premier temps, de piloter des réunions de travail puis, dans un second
temps, d'exprimer des propositions concrètes et d'élaborer un programme
d'actions concertées qui viseront à la rationalisation des flux de
véhicules et la régularisation du stationnement".
Vous avez bien lu, un tel jargon ne s'invente pas ! Selon la rédaction
de ce document, ne s'apprêterait-on pas à balader les gens de
réunion en réunion jusqu'à épuisement, en leur faisant croire qu'ils
peuvent faire des propositions et qu'ils seront
écoutés, alors que le petit cercle en place a déjà tout ficelé ? Cette
commission va se réunir pour la première fois le 21 juin à 19 heures, alors que la
réunion publique se tiendra le lendemain ...
ALFORTVILLE CONFLUENCE en entend déjà certains lui reprocher un procès d'intention au sujet de cette commission. L'avenir nous le dira...
ALFORTVILLE CONFLUENCE vous invite donc à venir à la réunion du 22 juin au pôle culturel.
Pour finir, des Alfortvillais nous ont fait part de leur surprise à la réception de ce 4 pages sur papier glacé: ils sont très choqués qu'un document tout entier dédié à la propagande du maire soit imprimé et distribué, aux frais de la Mairie, entre les deux tours des élections législatives, alors que ce maire est lui-même candidat.
Le document distribué n'a-t-il pas toutes les caractéristiques d'un tract électoral, aux "ambitions" volontairement floues ? Cela ne pourrait-il pas devenir un sujet de réflexions pour savoir si son coût (impression et distribution) doit rentrer dans les comptes de campagne ?