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ALFORTVILLE CONFLUENCE
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8 octobre 2006

Billet d'humeur n° 7

ALFORTVILLE CONFLUENCE reçoit, sur son e-mail, un nouveau billet d'humeur d'Hérodote, qui nous fait part des sentiments d'un Alfortvillais "de base" lors du Conseil Municipal du 03 octobre 2006. C'est avec plaisir que nous publions ce billet, avec son accord.

Conseil municipal du 03 octobre 2006: mon billet d'humeur

Décidément le maire, au fil des conseils, nous livre de nouvelles facettes de sa personnalité. Au mois de juin, il avait joué le rôle de l'homme pressé; au mois d'octobre, il nous livre la version autoritaire.

Mais commençons par l'avant-conseil qui nous a fait vivre une nouvelle pratique de la "démocratie version Alfortville": les portes de la mairie closes avant le conseil ! Et un cerbère indiquant que celles-ci ne s'ouvriront qu'à 18 heures 30 précises...

Voici donc le bon peuple alfortvillais battant la semelle sur le perron. Pas classe, me direz-vous, mais pas bien grave ! Exact, mais attendez la suite...

A l'heure dite, les portes s'ouvrent et le bon peuple investit les rangs réservés au public dans la salle du conseil. Enfin... ce qu'il reste des rangs, car le bon peuple a la surprise de voir que les trois premières rangées sont investies par la claque habituelle du maire. Bref, des Alfortvillais de première catégorie qui, eux, ont le droit de pénétrer dans la mairie avant la menue piétaille...

Triste farce en vérité qui a un mérite, celui de se poser les questions suivantes. Mais de quoi le maire a-t-il donc si peur pour envisager cette "protection rapprochée" ? Se sentirait-il si faible ?

Venons-en au conseil. Parmi la majorité, les rangs sont de plus en plus clairsemés. Un flot de procurations y remédie. Et la période automnale favorise l'entrée en hibernation de certains élus majoritaires: les votes se font à mains baissées...

En fait, les débats se résument aux interventions de deux conseillers municipaux: la présidente d'Alfortville Confluence et le représentant de l'extrême gauche. Pour le reste, les communistes, les Verts et l'UMP ne disent mot. Tant qu'aux représentants de l'UDF, cela fait longtemps qu'ils sont devenus des supplétifs de la majorité, comme leurs votes en témoignent.

Première escarmouche: Capitaine Dreyfus contre Aristide Briand. Le maire, dans un brève bouffée de démocratie et de respect des élus, avait décidé lors d'un conseil précédent de reporter la discussion sur la dénomination d'une voie nouvelle parce que les conseillers n'avaient pas eu le temps de faire de propositions. Aujourd'hui, il propose Dreyfus. La présidente d'Alfortville Confluence propose Briand. Comment ça, une proposition ? Quelle insolence ! Personne d'autre que le maire ne peut faire de proposition: exit la bouffée démocratique !

Je ne peux résister au plaisir de vous livrer l'appréciation du maire, alors portée sur l'intervenante, appréciation que j'ai notée mot à mot: "Votre seul intérêt dans cette maison, c'est d'apporter la contradiction: vous êtes négative." J'en déduis que la proposition de dénomination Aristide Briand est négative...

Le général Custer disait: "Un bon indien, c'est un indien mort." Pour le maire, un bon membre de l'opposition, c'est un conseiller municipal muet... Il doit donc être très satisfait de son opposition UMP-UDF... Score après le vote: Dreyfus 1 - Briand 0 (carton rouge et exclusion du terrain).

Deuxième escarmouche: la mosquée. La présidente d'Alfortville Confluence fait un rappel de la loi de 1905, d'une décision récente du Tribunal Administratif de Montpellier cassant une décision identique à celle aujourd'hui proposée, et d'un recours intenté par des riverains.

Sur le fond, l'illégalité de la décision de financement n'est pas contestée par le maire. Impossible: elle est incontestable. Mais, là encore, je ne peux résister au plaisir de vous livrer mot à mot les explications embarrassées du maire.

"Quand il s'agit de faire avancer dans notre pays l'égalité des citoyens, je suis prêt à prendre des risques... La ville d'Alfortville n'a pas souhaité annoncer à grand renfort de publicité la construction d'une mosquée... On essaye dans le cadre de la loi de donner la possibilité de prier... On a retiré des demandes de financement. On avait trop de financements... J'assume cette responsabilité... Les électeurs nous jugeront... Je suis d'accord avec le principe de laicité, mais il y a la réalité du terrain..."

Ce discours m'inspire les réflexions suivantes.

Dans cette démarche, "l'égalité des citoyens" consiste à financer intégralement un lieu pour un culte, alors que cela n'a jamais été le cas pour l'ensemble des autres cultes. Drôle d'égalité.

Pour l'instant, le seul risque pris, c'est celui de l'utilisation de l'argent des impôts des Alfortvillais. La construction d'un lieu de culte ne faisait pas partie du programme électoral du candidat Rouquet aux élections municipales de 2001, il y a, à proprement parler, détournement de fonds vis-à-vis des électeurs. Si le maire désire assumer pleinement la responsabilité de sa décision, il doit s'engager à rembourser à la commune, sur ses propres deniers, les sommes illégalement dépensées, s'il en est ainsi jugé. Et s'il y a aujourd'hui trop d'argent, pourquoi demander que les dépenses soient inscrites au budget municipal ? C'est dire n'importe quoi.

L'absence de publicité pour la construction de la mosquée prête à rire: comme toujours, les décisions municipales sont prises en secret et, si possible, tout doit se passer en catimini. Seulement, cette fois-ci, l'intervention d'une conseillère a permis que cette question soit débattue.

Le maire fait preuve de la plus extrême mauvaise foi quand il déclare être "dans le cadre de la loi". Certainement pas et, de plus, il se moque des décisions des juridictions administratives, qui ont déjà cassé des délibérations identiques. Le maire est hors-la-loi, au sens éthymologique du terme, et se place au dessus des décisions de justice.

Le maire déclare renoncer à un principe au nom de la réalité du terrain. S'il trouve un bon motif pour renoncer à un principe, il pourrait trouver d'autres motifs pour renoncer à d'autres principes. Et de renoncement en renoncement, il pourrait devenir une personne "sans principes".

La décision de financer un lieu de culte a donc été votée sans la moindre intervention d'un membre des groupes socialiste, communiste, Verts, UMP, UDF. Enterrement de première classe pour la laicité: les donneurs de leçon se sont discrédités. Le pauvre Aristide Briand doit s'en retourner dans sa tombe, pour la deuxième fois du conseil: décidément, à Alfortville, il n'est pas en odeur de sainteté !

Ces deux points furent bien évidemment les deux moments les plus mouvementés du conseil, mais j'ai noté quelques autres points intéressants sur la façon dont l'équipe municipale traite les dossiers, et par là-même, les administrés.

C'est ainsi que, pour un conseiller, le fait d'être assigné au Tribunal de Grande Instance par un administré est négligeable. A l'entendre, il s'agirait de points de détail restant à régler dans le cadre d'un accord... Quelle langue de bois ! A qui fera-t-on croire qu'une personne entame une procédure avec un avocat pour de simples détails ? Et, le jugement rendu, la mairie passera-t-elle outre ?

Le maire, un adjoint au maire et un conseiller ont répété, en réponse à des questions insistantes sur le délai de livraison des travaux de l'école Barbusse, que la rentrée scolaire de 2007 aura lieu normalement début septembre dans les nouveaux locaux. Ils ont justifié leur assurance en indiquant que l'entreprise choisie était très sérieuse et qu'elle réalisait actuellement le pôle culturel. Patatras, une phrase malheureuse du maire retient mon attention: "Le pôle culturel a un peu de retard". Un peu de retard ? Au cours du conseil, il est annoncé que la date de livraison du pôle est  reportée au 24 novembre. Le présent blog m'apprend que la livraison était initialement prévue en juin: cela ne fait "que 5 mois" de retard ! Les parents de l'école Barbusse ont, à mon humble avis, quelques soucis à se faire.

Un petit mot sur les activités nautiques. La piscine ayant été fermée, celles-ci sont réparties entre Charenton, Saint-Mandé, Créteil, l'Hay les Roses, Saint-Maur et soit Ivry soit Villeneuve le Roi. Et ce pour plusieurs années. Bon courage aux utilisateurs.

Pour clore le conseil, le représentant de l'extrême gauche tente, comme à chaque fois, de faire voter un voeu. Démarche vouée à l'échec: chacun sait que seuls les voeux proposés par la majorité municipale, qui n'ont jamais rien à voir avec Alfortville, sont acceptés à la discussion.

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Commentaires
J
Et si ces nombreuses absences étaient le fait du refus de voter le financement de la mosquée ? "Je suis pas venu, j'ai pas voté."
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C
Le rapport Machelon qui se lance dans une attaque en règle de la loi de 1905 en tentant de la vider de son contenu notamment l’article 2 qui stipule que « la république ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte » risque de faire revenir la France un siècle en arrière.<br /> <br /> Le Conseil Municipal d’Alfortville aurait été bien inspiré d’attendre la fin des débats avant de voter le financement de la mosquée d’Alfortville.<br /> <br /> Comment les français qui se disent athées ou non religieux (1/4 de la population française) vont-ils accepter de subventionner par les impôts locaux des lieux de culte.<br /> N’est ce pas une atteinte à leur propre liberté ?<br /> <br /> Tous les lieux de culte devraient être financés par des fonds privés.<br /> <br /> Merci à tous les acteurs de ce site de permettre aux Alfortvillais et Alfortvillaise de suivre l'actualité de leur commune.
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