Billet d'humeur n° 2

ALFORTVILLE CONFLUENCE reçoit, sur son e-mail, un nouveau billet d'humeur d'Hérodote, qui nous fait part des sentiments d'un Alfortvillais "de base" lors du Conseil Municipal du 9 mars 2006. C'est avec plaisir que nous publions ce billet, avec son accord.

Conseil municipal du 9 mars 2006: mon billet d'humeur

Le débat d'orientation budgétaire doit être le moment où les conseillers municipaux échangent des points de vue sur les projets de la Commune, choisissent les opérations à mener à bien dans le cadre des moyens financiers.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y a pas eu de débat.

Le Maire Adjoint chargé des finances a, en préambule, développé quelques chiffres sur les aides de l'État, qu'il a qualifiées d'insuffisantes, "mettant à mal l'autonomie financière des communes" et "contre les valeurs fondatrices de la République". Je remarquerai simplement que, si l'autonomie consiste à dépendre d'aides extérieures, je ne comprends plus le sens du français...
Mais il n'a absolument pas parlé de ce qui intéresse au premier chef les Alfortvillais: la fixation des taux d'imposition. Ceux-ci seront-ils augmentés ? Dans quelle proportion ? Ces questions, d'une valeur purement matérielle et bien éloignée des valeurs fondatrices, ne méritaient sans doute pas, à ses yeux, d'être évoquée.

La parole est ensuite donnée aux différentes composantes du conseil, l'ordre de passage ayant été tiré au sort.

Tout d'abord la Présidente d'Alfortville Confluence. Je ne reprendrai pas le fond de son exposé qui est reproduit dans ce blog: chacun peut donc se faire sa propre opinion.

Puis la représentante du Parti des Travailleurs. Elle a souligné que la plus importante mise à mal de l'autonomie financière d'Alfortville était son appartenance à la communauté d'agglomération, entraînant une perte de recettes et de compétences: c'est une évidence qui méritait d'être rappelée. Elle a aussi insisté sur les tarifs de la future piscine.

Vient le tour du groupe socialiste. Son Président expose les théories de son parti sur des problèmes nationaux, puis sur le budget de la région Ile de France. Surgit alors un exposé détaillé de la carte de visite de Nicolas Sarkozy. Croyez-moi sur parole: cela ne s'invente pas ! Le lien de tout ceci avec le débat d'orientation budgétaire: aucun.  Je souçonne cet homme-là de vouloir seulement provoquer le représentant de l'UMP. Pour finir, une phrase sur Alfortville: "Le groupe socialiste est en accord avec cette bonne politique municipale qu'il soutient". C'est court, c'est concis et cela méritait 15 secondes de temps de parole. Pas plus.

Quand j'étais au collège, on m'aurait mis 0/20 - hors sujet. Intervention donc étonnante, mais le meilleur arrive...

Le représentant des Verts démarre son intervention en indiquant "le désagréable sentiment de régression" qu'il ressent. Parlerait-il d'Alfortville ? Non, bien évidemment, cela ne l'intéresse pas ! Notre conseiller municipal ne s'occupe pas, lui, de la France comme l'intervenant précédent, mais du monde entier ! Nous voilà ballotés de Guantanamo à l'odyssée du Clémenceau, plongés dans les ouragans et les sécheresses, dans l'enfer de la mondialisation, et je cite "dans le bal de la consommation destructrice de la planète". J'en oublie, je n'ai pas pu tout noter... Et oui, il est ainsi des grands moments dans les conseils municipaux...
Pour finir, un peu d'Alfortville quand même: un regret (?) sur l'augmentation de 2,3 % de la masse salariale des agents municipaux, puis "l'espoir" que la Commune ait plus d'espaces verts et fasse plus d'économies d'énergies. Si c'est un espoir, j'en déduis que ce conseiller n'a rien trouvé à ce sujet dans le document du débat.

C'est le tour de la représentante de l'UDF. Je crois avoir tout noté: "Je remercie le Maire-adjoint pour ses réponses en commission et les services municipaux pour le document fourni. il faut répondre le mieux possible aux besoins des administrés et faire attention aux dépenses de fonctionnement. Je vous remercie pour votre attention." Reconnaissons à cette intervention le grand mérite de la rapidité.

Le représentant de l'UMP n'a, quant à lui, guère goûté les propos socialistes et tombe dans le piège tendu. Le voici parti dans son argumentaire droite contre gauche. Dois-je rappeler qu'il s'agit d'un débat d'orientation budgétaire ? Une phrase quand même pour dire que "petit à petit, les pouvoirs nous échappent à cause de l'Agglo". Décidément, de la droite à l'extrême gauche, la même évidence qui s'impose.

Le représentant du CCSA a "centré" son intervention sur le logement social à Alfortville, sa seule préoccupation.

La représentante des communistes a évoqué quelques problèmes nationaux dans le domaine social. Puis elle a demandé la prise en considération des points suivants pour Alfortville: d'une part, la création d'espaces de rencontre pour favoriser la prise de décisions de proximité, en dégageant les moyens matériels et humains comme dans de nombreuses communes voisines, d'autre part, l'action vers la jeunesse et les familles monoparentales. Elle a noté avec staisfaction l'engagement du maire de procéder à la concertation prévue dans le cadre de l'élaboration du PLU, mais a insisté pour qu'il s'agisse de "construire un vrai processus démocratique". Nous verrons si ces demandes sont prises en compte dans le budget ou dans l'année.

Pour finir mon billet, cette désagréable impression: force est de constater que bien des élus ont bien d'autres préoccupations que de s'occuper de notre ville et rêvent (c'est le mot de l'un d'entre eux) d'ambitions nationales ou mondiales... Calmez-vous, Messieurs, nous sommes au conseil municipal d'Alfortville...

Enfin un axe de réflexion pour le représentant des Verts. Quand il traite le Président de la République comme il l'a fait dans son intervention, comment s'étonner du manque de respect de certains citoyens envers les hommes politiques, et en premier lieu les conseillers municipaux ? Peut être pourra-t-il nous donner son sentiment à ce sujet dans son intervention lors du vote du budget ?

Je n'aborderai pas ici la longue intervention du maire (une demi-heure). Mais, si Alfortville Confluence me fait l'honneur de continuer à publier mes billets, je serai heureux de comparer, tout au long de l'année, la réalité des faits et les propos tenus lors de ce conseil municipal.

Je retiendrai seulement la phrase concluant son intervention: "Je souhaite de voir prendre en compte les avis formulés".
Le maire tiendra-t-il compte des remarques faites au cours du débat, y compris par ses alliés au sein de la "gauche plurielle" (cela me fait penser que cette terminologie est passée de mode chez les intéressés) ? Ou ne s'en préoccupera-t-il pas, comme dab ? Nous le saurons lors du vote du budget.

A ce propos, Monsieur le Maire, ce n'est pas dans un mois, comme vous l'indicâtes, mais avant le 31 mars. C'est la loi...

Comments

[Edouard]

Herodote a raison La preuve dans le BMO
Dans la tribune des élus
élus communistes = 0 ligne sur Alfortville
élus socialistes = 0 ligne sur Alfortville
élus verts = 0 ligne sur Alfortville
Total = 0 ligne pour se préoccuper des alfortvillais Rien que de la propagande nationale.

[Francine]

J'ai assisté samedi à la conférence sur la grippe aviaire en mairie. Rouquet n'a à aucun moment parler des mesures concrètes pour Alfortville. Parce que se contenter de répéter des informations nationales dans le BMO ou sur le site internet de la ville, c'est du pipeau.

Une personne a posé une question précise sur les cantines scolaires. Pour ne pas répondre, Rouquet a enchainé sur une question à l'orateur sur la solidarité internationale.

très sincérement je pensais qu'Alfortville Confluence poussait le bouchon un peu loin en disant que le maire ne répondait jamais aux Alfortvillais. Mais non, ce petit épisode m'a ouvert les yeux.

Bravo et merci pour votre blog. Continuez.