Journée internationale de la FEMME le 8 mars
Il y a quelques jours, j'ai reçu une invitation me conviant au "Vernissage de l'exposition d'oeuvres d'artistes femmes" qui se tient au "148" (148 rue Paul Vaillant Couturier - ALFORTVILLE-). Le programme est prometteur... avec "vidéo trottoir visionné en boucle"! Je vous soumets mes réflexions à propos de cette "journée de la femme".
Aujourd'hui, en France, personne ne discute en théorie le droit des
femmes, leur place dans l'entreprise, en politique, dans le monde
associatif et leurs compétences. Mais, autour d'un certain tapage
médiatique axé sur quelques figures emblématiques, le parcours est
rude et les jeunes générations revendiquent désormais un équilibre entre vie
privée et vie professionnelle. Elles ne veulent plus sacrifier leur vie sur l'autel de la réussite.
La prise de conscience est d'autant
plus forte que, le 9 février dernier, la loi sur la parité en politique
était votée.
Le
décalage entre la sphère politique et l'entreprise
apparaît encore plus important. Les femmes ne représentent que 33% des
cadres et n'occupent que 6 % des sièges des conseils d'administration.
La France est très en retard sur ce point par rapport à ses voisins
européeens: 8% en moyenne en Europe, 10% en Grande Bretagne, 22% en
Norvège! en
bout de classement on retrouve l'Italie avec 2%, la Belgique avec 3%.
De nombreux obstacles, souvent subjectifs, les empêchent encore
d'accèder aux postes à
responsabilités: c'est ce qui est communément appelé le "plafond de
verre". Leur principal ennemi est le mode d'organisation même de
l'entreprise créée par des hommes pour des hommes (critères de
promotion, mobilité,
disponibilité...).
L'Egalité des femmes par rapport aux hommes sera réellement
effective, à mon avis, lorsqu'il ne sera plus nécessaire de voter des
lois concernant la parité en politique ou dans le monde de l'entreprise, ou de décider d'une journée de la femme...
N'oublions
pas que "le sexe prétendu faible" a souvent été le moteur de
révolutions sociales! et l'accélérateur de changements de notre société.
Quelques chiffres:
Les filles creusent l'écart avec un taux de réussite au bac de 84,4% alors que les garçons réussissent à 79,9%.
Les
grandes écoles se féminisent avec 57% de filles à l'université,
48% dans les écoles de commerce et 25 % dans les écoles d'ingénieurs.
Elles
représentent 46,2 % de la population active, 35,5 % des cadres et des
professions dites intellectuelles et 11 % des cadres dirigeants.
En France, les femmes ont acquis le droit de vote en 1948, et c'est en 1960 que les femmes mariées ont eu le droit d'ouvrir un compte en banque sans l'autorisation de leur mari... tout cela nous semble si loin et d'une autre époque!
Notre pays est un pays de liberté, dans lequel l'accès au savoir et aux études est ouvert à tous sans discrimination sexiste et cela est une richesse inestimable. En Afghanistan, ce mois de janvier 2006 , pour avoir fait la classe à des fillettes un instituteur a été décapité par le régime des talibans... c'est un exemple extrême mais il laisse songeur. Un magazine féminin vend des roses blanches au profit de la scolarisation des petites filles afghanes, c'est un beau symbole... Dans d'autres pays, l'accès à l'école et à l'alphabétisation est loin d'être un acquis systématique pour toutes et tous.
Catherine de Rasilly.